Au Moyen Âge, contrairement au reste de la vallée qui appartient à l’abbaye d’Aulps, les différents hameaux sont la propriété des seigneurs d’Allinges. Il faut attendre la fin du XIV -ème siècle pour que l’abbaye obtienne les droits sur les villages.
L’église, dédiée à l’Immaculée Conception ne passe pas inaperçue puisque de son rocher, elle domine la route reliant Thonon à Morzine. Si elle semble défier le temps, sa construction ne date pourtant que du XIXe siècle : elle est même contemporaine à la scission du village avec le Biot, installé de l’autre côté de la Dranse qui creuse la vallée.
La création de la paroisse.
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la paroisse du Biot comprenait tous les villages épars dans la vallée de la Dranse, du tunnel des Tines aux gorges du Jotty. L’église se trouvait au village du Biot proprement dit. Malgré sa dignité du chef-lieu, ce village présentait l’inconvénient d’être fort peu central et le plus élevé en altitude. De Nicodex, il fallait 1heure et demi de chemin pour y arriver. Pour se rendre à l’église, les habitants de la rive gauche devaient descendre au fond de la vallée, traverser le torrent et remonter fort loin l’autre versant. La distance, l’état des chemins, leur demandaient un temps et des efforts considérables.
La Baume devient paroisse indépendante du Biot le 20 décembre 1860, mais son histoire commence en 1840 quand la paroisse du Biot émet le souhait de déplacer son église. Le nouvel emplacement n’est pas à l’avantage des habitants situés outre Dranse.
L’église de la Baume commence donc a être élevée en 1846, tout comme celle du Biot. Les dissidents refuseront d’y entrer. L’église néo-classique à trois nefs avec une coupole dont les pendentifs sont ornés de peintures représentant les quatre évangélistes est édifié par les paroissiens eux mêmes. Le style néoclassique est régulièrement qualifié de style « sarde » en Savoie afin de souligner son origine étrangère à la Savoie et que « cela produit des édifices un peu conventionnels »
L’évêque reconnait le bien fondé de la séparation et la Baume sera érigée en paroisse en 1852 avec la nomination du père Nicolas Cathand comme curé.
Le chemin de croix fut érigé la 10 novembre 1856 par le P. Petitjean, missionnaire de Saint-François de Sales, au cours d’un exercice des Quarante Heures. | |
L’église possède un orgue daté de 1872 qui peut fonctionner encore à l’aide d’une soufflerie mécanique. Orgue classé au titre des Monuments Historiques Cet ensemble instrumental fait partie des 6 orgues classés en Haute Savoie au titre des monuments historiques (Annecy, Rumilly, Sallanches, La Roche sur Foron, Morzine, La Baume |
|
Les fonds baptismaux sont composés d’une belle cuve en marbre, sur pied, de forme octogonale, surmontée d’une armoire en bois sculpté dont la jolie porte représente le baptême du Christ. L’église possède une « Vierge à l’Enfant » sur l’autel latéral gauche, un thème récurrent en peinture et en sculpture religieuses, renvoyant à la Nativité du Christ et à la maternité de la Vierge Marie.(1) |
|
Les cloches Les premières cloches, commandées dans les années 1860, ont été endommagés par un incendie en 1939. Mais si tôt le clocher reconstruit, quatre nouvelles cloches sont commandées à la fonderie Paccard et installées au clocher, probablement reconstruit à l’identique. Bénies le 6 octobre 1940. |
|
Le curé Birraud a érigé la croix de granit ornée d’un Christ de bronze, qui se dresse sur la place comme mémorial de la missions paroissiales de 1895. La dépense totale fut de 512Fr.60 couvert par une souscription paroissiale. En mail 1899, Jean Geydet, maréchal-ferrant, l’entoura d’une balustrade en fer ; lors de la réfection de la place en 1950, on a jugé opportun, et avec raison, de faire disparaitre cette balustrade en fer, disloquée et inélégante en sa décrépitude. La croix de l’ancien cimetière. plus harmonieuse en ses proportions et plus élégante avec ses croisillons trilobés, fut taillée par Antoine Galizia, de Saint Paul. Elle fut dressé le 11 avril 1900. |
Il semblerait que la consécration tardive en 1867, soit due au fait que l’autel n’était pas conforme car non scellé au mur. Ladite consécration interviendra une fois ce problème corrigé.
- Le curé Birraux fit exécuter différents travaux dans les édifices paroissiaux, en particulier en 1895, la réfection complète de la toiture de l’église.
- Le clocher de l’église est doté d’une horloge qui sonne la 1er fois le 11 novembre 1923, jour anniversaire de la victoire.
Le clocher primitif était à bulbe. Le 12 novembre 1939, il fut détruit par un incendie.
|
- La voute de tuf avait résisté, mais le 14 mars 1940, la coupole s’effondra.
- Le clocher fut remplacé par une tour carré, jugée « sans grand caractère » par les auteurs du volume Histoire des communes savoyardes (1980). La flèche n’a pas été reconstruit faute d’argent.
- L’édifice a été restaurée en 1940 par les "vieux" du villages, en effet 60 hommes ont été mobilisés aux armés. Sur les plans de M. Buisson, architect, avec le concours de MM Allegra, marbier, le peintre Modena fut chargé de la restauration intérieur et M. Maigairaz, verrier garnis les fenêtres de verres colorés, tous de Thonon, .
- Le chœur de l’église est restauré en 1949 avec de la pierre d’Hauteville de teinte ocre. La bible y est placée dans une reliure en bois sculté par René Plemling.
1952, centenaire de la paroisse. A l’entrée de l’église, une plaque de marbre rappelle qu’elle fut "édifiée par le travail spontané de la population" : "révérend Nicolas-Marin Cathand, né à Cordon en 1795 mort à Sallanches en 1890, fut le premier curé de La Baume de 1852 à 1881. Il donna sa fortune et le travail de ses mains, son zèle et l’exemple de sa vie pour achever l’église et le presbytère, construire les écoles tout réunir la paroisse pour la gloire de Dieu et le bien du peuple". |
- 1991 , le clocher fut reconstruit tel qu’à l’origine.
- 2003, il fut également redécoré et il a retrouvé sa splendeur.
- En 2022, les escaliers ont été rénovés.
|
|
Vidéo faite par l’office du tourisme du Haut Chablais
Les quatre saisons
|
|
|
|
Photo panoramique - site de l’office du tourisme de la vallée d’Aulps.