A l’origine, il y a eu la construction du barrage du Jotty, de 1946 à 1949. A côté de cet énorme chantier qui a entièrement façonné le visage de La Baume, un terrain est dédié au logement des ouvriers. Des bâtiments y sont construits pour les accueillir le temps des travaux.
Par la suite, le comité d’entreprise d’EDF, qui gère le barrage, crée une colonie de vacances dans ces bâtiments. La colonie officie jusque dans les années 70, puis elle est abandonnée et le site est revendu à la commune en 1985. « Il a été décidé d’en faire un camping municipal, décrit Jean-François Menoud, maire de la commune. Depuis, ce lieu a fait l’objet de transformation pour être réhabilité en camping municipal ».
|
|
|
A la fin des années 40, le terrain accueillait des ouvriers travaillant sur le chantier du barrage du Jotty.
Jusqu’aux années 2000, le lieu est utilisé exclusivement l’été, de juillet à août. « Puis s’est posée la question de l’accueil des saisonniers qui travaillent dans les stations. Il fallait trouver un emplacement pour leur véhicule mobile. Dans les stations, cela posait problème puisqu’elles n’étaient pas équipées pour. » Finalement, un accord est signé entre La Baume et la communauté de communes de l’époque pour la mise à disposition du camping, de début novembre à fin avril, pour l’accueil des saisonniers. « De fait, ce lieu est utilisé une bonne partie de l’année pour deux choses bien différentes : les saisonniers l’hiver, et les touristes l’été », souligne le maire de La Baume.
En 2017, la commune a engagé un projet de rénovation et réalisé une première tranche de travaux en 2019. Le lieu qui n’avait pas été rénové depuis l’origine était devenu obsolète et vétuste. Les bâtiments nécessitaient une remise en état.
Le camping municipal de La Baume, qui accueille des saisonniers l’hiver et des touristes l’été, est en rénovation depuis 2019. C’est la première fois que cette installation, fierté de la commune, connaît de gros travaux.
Unique en vallée d’Aulps
Alors que les campings de la vallée sont peu à peu en train de disparaître, l’irréductible camping de La Baume reste et persiste. « C’est quand même un moyen populaire, au sens noble du terme, d’accueillir une population qui veut découvrir la montagne, qui veut profiter de vacances au grand air, souligne Jean-François Menoud, maire de la commune. Ça leur donne le moyen d’avoir cet accès pour un prix abordable ». L’édile insiste : « C’est vraiment quelque chose de populaire dans une vallée où tous les gens n’ont pas forcément les moyens de venir en vacances. On y tient beaucoup. De par l’investissement communal qui s’est fait dedans, pour le faire vivre depuis 1985, et pour le faire perdurer, parce que ça n’a pas été une mince affaire, avec les budgets que ça demande ».
En effet, le coût total de rénovation du camping s’élève à environ 600 000 euros, soit presque trois fois le budget d’investissement annuel de la commune. « Et puis il y a aussi le rôle social, sociétal de ce genre d’infrastructures qui permet au plus grand nombre d’avoir accès à la montagne. Et ça, c’est important parce que ces infrastructures ont tendance à disparaître, comme les centres de vacances qui ont été malmenés par le Covid et qui subissent la pression des promoteurs immobiliers. Ces installations ont eu du mal à survivre à la cherté de la vie, due au succès des stations », analyse l’élu.
2 000 nuitées l’été
L’été, au camping municipal, il y a beaucoup de Français, « qui aiment le camping, mais on a aussi des étrangers de passage, notamment des gens qui font des raids à moto. On a une grande fréquentation avec le rassemblement des Harleys à Morzine. Il y a le Tour de France aussi… »
Les événements locaux alimentent la fréquentation, mais pas que. « Ce sont des gens de tous horizons qui veulent découvrir la montagne, des amoureux du camping ou alors des gens qui trouvent là quelque chose qui convient à leur budget. Mais on a vraiment une population hétéroclite. »
« Il faut insister sur le rôle de ce camping. Ce lieu s’inscrit totalement dans la logique communautaire de notre vallée. Il a son rôle dans la maille touristique de notre intercommunalité », conclut Jean-François Menoud.
