25 février 1845
Le juge Jean Pierre Gallay, son greffier maitre François Joseph Mudry et le docteur François Tavernier de St Jean ont été appelés pour vérifier un cadavre gisant vers le château, hameau des Esserts, ainsi que les circonstances de cette mort. Joseph Mudry, vice procureur du Biot était déjà sur les lieux. Le corps était allongé face contre terre, vêtu de ses habits journaliers dont la poche de son pantalon ne contenait qu’un couteau. Le chapeau était à quelques distances du corps. On fit appeler des personnes pour faire la reconnaissance du corps. Ce sont présentés François Menoud, Paul Coffy et Joseph Rosset, sabotier, lesquels ont déclaré qu’ils reconnaissaient parfaitement le cadavre exhibé sous leurs yeux, étant celui de Jean feu François Joseph Bouchex et de feue Marie Morand, âgé de 38 ans. Puis, le juge les interrogea séparément.
François Menoud fils de François, habitant de l’Essert, était occupé ce matin à débarrasser une parcelle de terre d’un pierrier qui était d’une élévation de douze pieds avec Jacques Bouchex frère du décédé. Ce pierrier, de 24 pieds de diamètre, encombrait leur terrain depuis les défrichements opérés dans ce lieu. Vers 8 heures, arriva Jean Bouchex pour travailler comme à l’accoutumée pour démolir cet amas de pierre. Etant donné que le monticule était extrêmement durci par l’action du froid, ils avaient sapé la base et ainsi formé dans l’intérieur de la masse une voûte de huit à dix pied de hauteur. Dès les premiers coups de pioches qu’il a donnés, un tas de pierre est tombé sur lui en se détachant de la voûte qui était ramollie par l’effet de la chaleur et de l’humidité du moment. Ce malheureux évènement est arrivé lorsqu’ils étaient tous les trois en route avec les traineaux et ce n’est qu’à leurs retours qu’ils l’ont retiré de dessous des décombres de pierre. Le docteur nota deux plaies, l’une sur l’arche sourcilière droite formée lorsqu’il tomba à terre et l’autre vers la partie postérieure du crâne due à une pierre de l’éboulement.
19 mai 1860
Hier, le corps de Jean François Menoud d’Urine fut découvert au-dessous d’un roc. Il était parti vers 10 heures le 17 courant pour aller faire prêtre ses chèvres sur les fonds communaux. Son fils, Jean Pierre, partit vers midi et demi pour le remplacer. Arrivé vers le roc de la Maine, il ne le trouva point alors il le chercha et le découvrir au pied du roc susnommé. Il fut transporté dans la grange de François Prosper Vulliez avec l’aide de Louis Coffy feu Jean François et de son deuxième fils Joseph et de son beau-frère François Prosper Vulliez feu Bernard Joseph. Jean Pierre Vulliez, juge du mandement du Biot ainsi que le docteur Claude François Garnier de Montriond virent visiter le corps. Ce dernier constata que Menoud avait une blessure au front et du côté gauche en forme d’étoile. La figure était recouverte de sang. Le docteur déclara que la mort est due à un coup d’une pierre en forme de coin qui est tombée perpendiculairement sur l’individu. Etant donné qu’il faisait paître les chèvres dans des endroits très dangereux, une pierre a dû se détacher du roc.
2 août 1868
Hier à 11h30, Madeleine Rosset épouse de Joseph Coffy se trouvait à la fontaine du village en compagnie de Sophie Coffy née Buttet lorsqu’elle entendit Madeleine Polliens épouse de Jean Polliens dire à Virginie Coffy, âgée de 9 ans : « Va dire à ta mère qu’elle est une sale, une pute, une coffe ». Virginie part directement rapporter ces paroles à sa mère Sophie Buttet épouse de Maurice Coffy. Cette dernière parti aussitôt demander des explications à cette femme qui se permettait de la traiter ainsi. En arrivant vers elle, qui se trouvait sur le chemin devant son domicile, à peine lui avait-elle adressé la parole que Madeleine lui saute dessus avec un air furieux en la frappant à coups de poing, à coup de pieds puis l’a saisi par les cheveux en les tirant de toutes ses forces. A ce moment-là, ses enfants Caroline, 28 ans et Joseph, 14 ans, vinrent lui tomber dessus. Ils frappèrent tous les trois à leur guise Sophie Coffy jusqu’à ce que son mari, et leur père, prénommé Jean Marie, vienne les sortir de dessus elle. Après leurs séparations, elles se sont insultées mutuellement assez longtemps au milieu du village où elles se sont traitées de tout ce que l’on peut dire, sous les yeux des habitants dont Josephte Noir veuve Coffy et sa belle-fille Madeleine Coffy née Rosset. Les deux familles vivent en mauvaise intelligence depuis trois mois par suite d’un partage de biens.
26 juillet 1884
Il y a quelques semaines, on avait relevé, sur le territoire de la commune d’Avully, au bord du Rhône, le cadavre d’un inconnu trouvé baigné dans son sang. Recherches faites il fut constaté que le corps dont il s’agit était celui du nommé Louis Robert, originaire de la Haute-Savoie.
La police de Thonon vient de procéder à l’arrestation du sieur François Geydet, originaire de La Baume, inculpé de meurtre sur la personne de Louis Robert. Quoique le meurtre ait été commis sur le territoire genevois, Geydet sera, vu sa nationalité, jugé par les tribunaux Français.
"la petite France de l’Est"
6 décembre 1884
Les assisses de la Haute-Savoie se sont ouvertes lundi pour la cause de Geydet François, cultivateur à La Baume, qui est condamné à 2 ans de prisons pour coups ayant occasionné la mort.
"L’indicateur de la Savoie"
22 août 1874
Dans le bureau des douanes du port d’Evian, Joseph Muffat se présente à 19 heures au gendarme Claude Louis Cartier et au receveur de l’octroi Jean Claude Machou. Sa démarche embarrassée leva des soupçons aux deux agents. Ceux-ci lui demandèrent de leur faire voir ce qu’il cachait dans ses habits. Muffat présenta plusieurs paquets de tabac à fumer ainsi que des cigares et une carotte de tabac, le tout provenant de fabrication étrangère et qu’il déclara être pour son usage. Les agents firent un procès-verbal à son encontre et saisie les deux kilogrammes de tabac, quatre cent grammes de scaferlati étranger, des cinq cent grammes que pesaient les cigares et d’un kilogramme cinq cents grammes de tabac à priser. Les agents demandèrent à Joseph Muffat s’il avait une caution solvable ou s’il pouvait verser la somme de trois cents francs, montant de l’amende encourue. Il fit connaitre qu’il lui était impossible de satisfaire à aucune de ces conditions. Les dits paquets de tabacs ont été déposés dans l’entrepôt de la Régie et Muffat fut constitué prisonnier auprès du maréchal des logis Fusier de la gendarmerie d’Evian.
(L’octroi est une taxe perçue par les municipalités sur l’importation de marchandises sur leur territoire. A Thonon en 1879, la taxe sur le vin s’élevait à 1.5 fr par hectolitre de vins en cercles ou en bouteilles).
25 avril 1896
Louable solidarité : On se rappelle de l’incendie dont furent victime, il y a quelques semaines, Mme veuve Morand François. Toute les personnes de La Baume et un certain nombre de communes voisines, ont largement tendu la main à ces familles et les ont aidées en argent, bois, provisions, linge et travail.
"L’indicateur de la Savoie"
12 novembre 1927
En rentrant tard, chez lui, à Morzine, dimanche, vers minuit, Mr Jacquier, député, a été victime d’un accident heureusement peu grave. Au tournant de la Grand’Maison, son auto sur laquelle trois personnes, l’accompagnaient, a été heurtée par celle de Mr Jean Berger de La Baume. Dégâts purement matériels.
"Le petit dauphinois"
30 mars 1935
La commune qui vient de perdre son doyen âgé de 87 ans lui a fait de belles funérailles. Rarement, on a vu une assistante aussi grande. Le vénéré défunt, Eugène Pollien, le méritait bien. Décoré de la médaille militaire comme combattant de 1870, il avait été fait prisonnier et interné à Stuttgart. Travailleur infatigable, homme de probité et d’honneur, il était un fervent chrétien et un excellent citoyen. Jamais, il n’a varié dans ses opinions politiques, comprenant très bien que le citoyen peut avoir deux consciences.